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25/10/18
Retour sur la Révolution d’Octobre
Fin février 1917, en Russie tsariste, retentissait le tonnerre révolutionnaire. Huit mois s’écoulent entre la chute du tsarisme, et la prise de pouvoir par les bolchéviks le 25 octobre de la même année.
Les crises de cette année-là sont liées au conflit mondial. Déjà des millions de soldats-paysans russes ont été mis hors de combat, morts, blessés ou prisonniers. La Russie est épuisée et affamée par trois années de guerre.
Dès février, un double pouvoir se met en place : d’un côté, un gouvernement « bourgeois » provisoire, dominé par le parti cadet (K-D). De l’autre, le « pouvoir des soviets » (conseils), représentation plus révolutionnaire et démocratique de la volonté populaire.
Tandis que la population aspire à une paix immédiate et que les soldats se révoltent contre leurs officiers, le(s) gouvernement(s) provisoire(s) issus de février poursuivent la guerre. Le pays entre en ébullition.
Minoritaires en février, les bolchéviks voient leur influence grandir au sein des Soviets et de la société russe. Les gouvernements provisoires s’avèrent incapables ou refusent de satisfaire aux exigences populaires : la paix, la terre aux paysans, le contrôle ouvrier. Au IIème Congrès des Soviets qui s’ouvre le 25 octobre, les délégués bolchéviks représentent la majorité absolue des délégués.
Pour Lénine, l’heure de l’insurrection a sonné. Le 25 octobre (7 novembre, dans notre calendrier), le palais d’Hiver est investi. Kerenski fuit. Presque aucune effusion de sang. La révolution d’Octobre 1917 est faite, avec l’appui et l’assentiment du plus grand nombre.
L’action déterminante de Lénine et de ses camarades ne doit pas masquer le mouvement massif et souvent spontané des campagnes, des soldats et des ouvriers, partout dans le pays, organisés localement pour faire valoir leurs droits et crier leur soif de justice et la paix immédiate.
En quelques semaines, la face de la Russie change radicalement : décrets sur la paix, sur la terre, séparation de l’Église et de l’État, égalité des droits hommes-femmes, abolition des castes, titres et privilèges, contrôle ouvrier sur la production, nationalisation de toutes les banques, pleine liberté donnée aux nationalités opprimées…
Malheureusement, la guerre civile et les interventions militaires étrangères (dont la France), de 1918 à 1921, avec la famine et les maladies, feront des millions de victimes et pèseront lourdement sur l’avenir de la nouvelle société.