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Bulletin de l’Orphelinat n°297
L'édito
Les assassinats de ce début d’année en France, contre la rédaction de Charlie Hebdo, puis l’Hyper Casher porte de Vincennes ; la réplique de Copenhague visant les mêmes cibles, dessinateurs et juifs ; la destruction d’un cimetière juif en Alsace ; des inscriptions à caractère raciste visant la Ministre Christiane Taubira sur un monument commémorant l’esclavage à Nantes, le récent attentat qui endeuille la Tunisie comme la multiplication des actes racistes et islamophobes visant les lieux de culte ainsi que les musées, témoignent d’une dérive préoccupante et grave.
L’ONCF et ses militants expriment leur émotion et condamnent ses actes de barbarie. Le risque de voir se multiplier des amalgames est grand et dangereux pour notre démocratie.
Il faut stopper cet engrenage de la haine, de la xénophobie, de l’exclusion et de l’injustice sociale. Il faut stopper les dérives de notre espace audiovisuel et de la violence à outrance.
L’esprit du débat, la lutte contre l’exclusion, doit renaitre pour faire société commune. La réaction du peuple de France, massive et digne dans son ensemble, dans sa réaction, dans ses réflexes, a démontré, au-delà de l’émotion, la nécessité de se retrouver et de ré-exprimer la liberté, l’égalité, la fraternité pour se réapproprier l’incarnation de notre devise nationale, héritée des révolutions françaises.
Les marches ont été pacifistes et rassembleuses. Elles ne sont pas tombées dans le piège du rejet, ni dans celui des tentatives de récupération par certains dirigeants politiques.
Si la présence d’un carré d’officiels, intégrant des chefs d’états criminels, a légitimement troublé nombre de citoyens, les marches portaient un autre message. Ces éléments doivent nous donner confiance. Avoir confiance, c’est aussi être conscient de nos capacités à réagir face à des choix néfastes pour notre pays.
Après le choc, l’émotion, il faut faire face à l’avenir. Il nous faut débattre, réfléchir ensemble et surtout agir afin de redonner des perspectives envers les jeunes qui subissent de plus en plus la crise économique et sociale. Il nous faut oeuvrer pour qu’ils puissent accéder à la connaissance et s’épanouir dans la société. C’est au travers de son projet pédagogique, malgré la disparition d’un ou des deux parents, que l’ONCF donne aux pupilles les moyens de construire eux même leur avenir par l’éducation, le sport et la culture, d’entrer dans la vie active, d’être citoyen à part entière, de vivre pleinement leurs idéaux.
Soutenue par ses 52 000 adhérents, l’ONCF continuera à oeuvrer pour le progrès social et la paix. « La grande paix humaine est possible » (Jean Jaurès)
Fabienne Cailleau
Secrétaire adjointe à l’Organisation