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Bulletin de l’Orphelinat n°294
L'édito
Depuis des mois, une campagne de communication s’est mise en place dans l’entreprise pour promouvoir la réforme gouvernementale du système ferroviaire.
Cette campagne n’a qu’un unique but, celui de diffuser un message rassurant qui se veut pédagogique pour convaincre les cheminots de l’incontournable acceptation de ce projet de loi, qui selon la direction et le gouvernement est la meilleure chose pour les cheminots et le service public. Ce projet politique, est fait pour pousser encore plus loin le cloisonnement et l’étanchéité entre activités et cela jusqu’aux instances représentatives du personnel. Il prépare la structuration en sociétés anonymes.
De plus dans le projet de loi, rien n’oblige à recruter les cheminots au statut ! Autrement dit, les recrutements hors cadre permanents peuvent devenir la règle. Cette démarche est confirmée par les syndicats au regard des discussions avec RFF sur un texte qui est un véritable cheval de Troie préparant le cadre social pour les futurs cheminots.
Afin de «réduire la dette», le projet de loi prévoit une équation financière basée à 85% sur la réduction des droits sociaux, la dégradation des conditions de travail, les suppressions d’emplois, la déqualification des métiers, la polyvalence et l’externalisation des missions des cheminots vers la sous-traitance et la filialisation. Ce sont donc les cheminots qui feront les frais de la réforme, puis les usagers…
De plus, ce projet de loi s’inscrit parfaitement dans les objectifs de Bruxelles avec l’ouverture à la concurrence dès 2019 inscrit dans le 4ème paquet ferroviaire ainsi que dans la politique globale d’austérité voulue par le président de la république et le gouvernement. Face à l’attitude bloquée du gouvernement et de la direction de l’entreprise et malgré les alertes des organisations syndicales, les cheminots n’ont eu d’autres choix que de se mettre en grève dès le 10 juin afin de peser suffisamment en amont du débat parlementaire qui commence le 17 juin.
A l’heure ou ces lignes sont écrites, nous ne connaissons pas l’issue du conflit. Mais déjà les premiers jours de grève ont vu une forte mobilisation et détermination des cheminots à peser pour exiger un report du débat parlementaire et une réécriture du texte. Si l’Assemblée Nationale persiste à vouloir passer cette réforme néfaste au service public, rapidement cette décision va impacter notre entreprise, les cheminots et les usagers.
Les cheminots ont compris qu’il en va de l’avenir de l’entreprise publique SNCF et que ce projet de loi aura des répercussions sur le système ferroviaire dans notre pays. Notre association risque également de pâtir de ce projet néfaste puisqu’il pourrait remettre en cause son existence même comme celle des autres associations cheminotes toutes plus ou moins organisées autour de la structure du CCE.
Quelles répercussions amèneraient la dispersion de nos 50 000 adhérents si l’entreprise est éclatée ? Alors que le lien entre cheminots serait rompu en autant d’entités, comment encore pourraient-il continuer à faire vivre cette proximité indispensable pour organiser l’aide morale et matérielle apportée aujourd’hui à nos pupilles tels les séjours en collaboration avec le CCE, les séjours en famille au chalet Pierre SEMARD.
C’est pourquoi nous sommes dans la lutte pour que notre association puisse continuer de venir en aide à nos pupilles en faisant vivre cette culture cheminote qu’est la SOLIDARITE.
Christian Dufraisse, Trésorier général